Avec Oum, c'est "Maintenant"

Ça doit être la situation actuelle. A la fois, l'envie d'aller dans le désert et le sentiment d'y être déjà. C'est sûrement notre actualité sanitaire qui doit me faire cet effet là.

Un sentiment que rien ne pousse ou ne poussera plus. Que le monde d'après sera pire que celui d'avant avec son cortège de pauvreté, de licenciement, de mise à l'arrêt de la vie. Et cette phrase qui revient en boomerang: qu'est-ce qu'on attend pour changer de modèle de société ?

En attendant, j'écoute beaucoup de musique et je tombe sur des perles auprès desquelles je serai passées.

Parmi ces perles, il y a OUM, de son vrai nom Oum El Ghaït Benessahraoui, chanteuse marocaine née à Casablanca. Oum emprunte à la musique jazz, gospel, afrobeat, trans électro, hassani ou soufie son inspiration.

Avec son nouvel album, le 5eme, DABA (« Maintenant ») conçu à Paris et réalisé à Berlin, sortie le 30 août 2019, elle s'insurge du sort fait à la nature, aux migrants, au statut des femmes. Elle était d'ailleurs présente au festival Rio Loco de Toulouse l'an dernier, en 2019.



Je n'ai pas encore parlé de ce festival de la musique du monde mais par contre, Marie-Laure, sans l'évoquer, a présenté Stéphanie Ledoux qui a réalisé la très belle affiche du festival l'an dernier (voir l'article sur notre site "Portrait d'uneportraitiste : Stéphanie Ledoux » fait par Marie-Laure"

Oum nous invite à vivre dans le présent, dans l'échange, dans le déplacement de notre conscience. Elle est une femme du monde convaincue que les barrières culturelles pèsent sur ce qui peut nous rassembler. 

D'une voix puissante, elle chante en darija (arabe dialectal marocain) et en tamazight (berbère). Elle déploie une poésie militante,humaniste et spirituelle.

Avec la poétesse palestinienne, Kamulya Jubran, à qui elle a confié la direction artistique de l'album, elle réalise un CD qui  vous fera voyager dans le temps. Le mélange de l'oud, de la trompette, du saxophone et des percussions n'y sont pas pour rien.

OUM, Daba, Août 2019