D'Gary, le guitariste mercenaire



Voici un artiste malgache, trop méconnu en France. Qui connaît D'Gary ? Peu de monde. Et là, c'est franchement une très grande perte. Quand vous découvrez ce guitariste hors pair, vous êtes vite subjugués par sa façon toute personnelle de jouer de la guitare. Il est seul et on a l'impression qu'il y a deux guitaristes. Deux guitares pour un seul homme ! C'est son goût pour les Open Tunings, ces déréglages de la guitare, technique dont il garde précieusement le secret qui donne cet effet.

Pendant longtemps, d'ailleurs, il joue peu avec les autres musiciens de l’île, préférant jouer de sa guitare « en mercenaire » dans les « bals-poussière », ces fêtes de village qui durent jusqu'au matin.
Puis il monte son premier groupe en 1989, Iraky Ny Vavarano.

D'ailleurs, le producteur américain David Lindley ne s'y est pas trompé qui vient d'éditer les 2 volumes de sa compilation, «  A World Out Of Time ».



D' Gary est né à Antananarivo, la capitale de Madagascar le 22 octobre 1961. C'est un Bara, de l'ethnie des gardiens de zébus. C'est grâce à son frère, bassiste dans un groupe, qu'il apprend seul à jouer de la guitare en lui chipant sa basse quand il ne joue pas. Il invente sa façon de jouer dès l'âge de 13 ans, au rythme du tsapiky, rythme qui est la marque musicale du sud malgache. On dit de lui qu'il essaie de jouer le son du marovany, le violon traditionnel des Bara.

Depuis, il a fait 6 albums et il parcourt le monde, de la Louisiane à la France, Norvège ou Danemark, le Niger ou le Cameroun. C'est l'artiste malgache de loin le plus demandé dans le circuit international.

A Londres, en 2008, c'est à lui que revient l'honneur d'ouvrir le concert événement fêtant les 90 ans de Nelson Mandela à Hyde ParK devant 45 000 spectateurs.

D'ailleurs, D'Gary, dans ses chansons, dénoncent les incuries de l’État dans sa région et plus généralement sur toute l’île de Madagascar.

A écouter de toute urgence !




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