Je crois entendre encore...


Je crois entendre encore…


Final scene of Act 1 of 'The Pearl Fishers' by Bizet - Gallica (adjusted).jpg
Giovanni Zuccarelli (1846-1897)

Je crois entendre encore, la Romance de Nadir est un chant de l'acte 1, qui fait partie de l'opéra de Georges Bizet, Les Pêcheurs de Perles, créé en 1863. Georges Bizet a seulement 24 ans lorsqu'on lui confie le livret de Cormon et Carré. Cet opéra est joué 18 fois seulement au Théâtre-Lyrique,abandonné puis repris en 1893 à l'Opéra-Comique. Actuellement, les orchestres jouent la version, à peu près définitive de Brad Cohen (2000).

C'est sur l'île de Ceylan que se déroule l'intrigue. Deux hommes, Zurga et Nadir, aiment la même femme, Leïla, mais ils ont décidé de ne pas rompre leur vœu d'amitié et de renoncer à leur amour.

Entre-temps, Zurga s'est fait élire chef du village.

Je crois entendre encore intervient au moment où Nadir reconnaît la voix de la prêtresse de Candi venue chanter pour protéger l'île et ses pêcheurs. C'est bien entendu Leïla, la jeune vierge.Nadir ne va pas résister à ce chant et trahir son meilleur ami. Zurga, d'abord très en colère décide de tuer les deux amants et se ravise en mettant le feu au village, permettant, pendant la panique, à Leïla et Nadir de s'enfuir. Zurga renonce à son amour.

C'est le passage le plus célèbre de l’œuvre, repris maintes fois par des chanteurs lyriques ou non. Écrit pour un ténor, c'était la voix des jeunes amants dans les opéras de l'époque.

Ce chant est une mélodie douce, ondoyante et suave. L'air est composé de deux couplets. En introduction, un solo de cor très doux auquel répondent les violoncelles. Le solo installe le rythme de la mélodie. L'orchestre qui joue pianissimo est réduit pour accentuer l'intimité de la scène. Les violons jouent en sourdine.

Pour donner un panel assez élargi, j'ai choisi quelques interprétations très différentes de ce chant magnifique.

En premier lieu, avec un enregistrement datant de 1904 et de 1916, Enrico Caruso (1873-1921),considéré comme le plus grand chanteur ténor de tous les temps. Dans ce premier extrait, il est seulement accompagné d'un piano. Puis suit une seconde interprétation datant de 1916 où il est accompagné d'un orchestre.

Le deuxième extrait que j'ai choisi, parce que je pense que c'est celui qui me semble le plus proche de l'esprit de Bizet, c'est Alberto Alagna qui le chante sous la direction de Michel Plasson en 2009. Les "R" ne sont pas roulés à la "française"comme dans beaucoup d'autres interprétations et surtout, les respirations sont posées comme des silences. Il est tout en retenu et c'est la tendresse qui apparaît.

Puis une très jolie interprétation faite par Tino Rossi (1907-1983). Rien à voir avec Petit Papa Noël ! Pleine de douceur et elle est aussi pleine de retenue. Ma grand-père devait pleurer en écoutant la TSF, c'est sûr. Ça fout les poils !

Il ne faudrait pas oublier la belle interprétation de David Gilmour faite avec un orchestre symphonique en 2016.

Et enfin, un ovni de la chanson française, Vaslo, chanteur folk/pop qui a fait ses débuts dans le métro et qui prépare son premier album pour 2020. Une interprétation toute personnelle avec en introduction un texte parlé, "A cette voix" (2019).

Bien d'autres interprétations ont été chantées. Difficile ici d'être exhaustif.

Je crois entendre encore,
Caché sous les palmiers,
Sa voix tendre et sonore
Comme un chant de ramier!
O nuit enchanteresse!
Divin ravissement!
O souvenir charmant!
Folle ivresse! doux rêve!

Aux clartés des étoiles,
Je crois encore la voir,
Entr'ouvrir ses longs voiles
Aux vents tièdes du soir!
O nuit enchanteresse!
Divin ravissement!
O souvenir charmant!
Folle ivresse! doux rêve!
Charmant souvenir!

Charmant souvenir!

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